Mia Evans...?

Description psychologique :
Je…Je n’ai aucun problème. C’est les autres qui ont un problème. Ils ne savent pas à quelle espèce ils appartiennent. Oui, vous l’aurez compris, je suis misanthrope. Et non, je ne m’appelle pas Alceste, mais j’aurais pu. Ils ne se rendent pas compte…
Mon truc à moi, c’est la musique. Ma bulle. La seule chose qui me relie au monde extérieur. Que ce soit en jouant ou en écoutant, c’est mon unique raison de vivre. Pas n’importe quelle musique, la VRAIE musique. Celle de Beethoven, Chopin, ou encore Ella Fitzgerald (jazz), pas ces daubes de rap US. Le vrai sens de la vie se trouve dans le son suave et chaud d’un violoncelle. Cet instrument, c’est mon « number one », je l’adore plus que tout dans ce monde. Si c’était l’Apocalypse, mon violoncelle serait la première chose que je prendrais. La première et la dernière, d’ailleurs. Ma seule libération est de composer. C’est ma cure, en quelque sorte. Dans mes morceaux, on trouve des émotions, ceux que j’ai tellement de mal à exprimer.
A exprimer et à déterminer chez les autres. Impossible pour moi de dire quand je suis lassante, intéressante ou même quand mon interlocuteur est triste. Je ne le vois que très peu, tout simplement. C’est à cause de ma maladie, il parait. Enfin maintenant je peux discerner quelques émotions, comme la tristesse, ou encore l’humour, et ce grâce aux livres, aux films et surtout avec le comportement de ma mère, qui m’a beaucoup aidé de ce côté-là. Néanmoins, je ne sais pas encore comment me comporter ni ce que je dois ressentir quand par exemple une personne en face de moi pleure. Alors, généralement, je ne fais rien.
A cause de ce syndrome, les médecins disent que j’ai des troubles de la communication. C’est faux : je parle très bien, j’ai juste un problème avec les jeux de mots, c’est tout. Je ne les comprends pas en fait, et quand quelqu’un me dit par exemple : « il fait un froid de canard ici ! » en souriant, la seule chose que je puisse lui répondre (et que je comprends), c’est qu’il n’y a aucun canard aux environs, ce qui amène à des situations plutôt loufoques dans la vie de tous les jours.
Au niveau sociabilité, à ce niveau non plus, ce n’est pas ça. Je ne sais pas comment me comporter en société, et je ne suis pas du tout à l’aise quand il y a du monde. Je ne vais pas beaucoup vers les autres, et quand les humains ordinaires me parlent, cela me parait d’une inutilité incroyable. De toute façon, sauf la musique, aucune des choses qui leur paraissent importantes comme trouver l’amour, avoir des enfants etc…m’importe.
Quelques avantages : une précocité vocabulaire et musicale et une mémoire impressionnante. Ce sont vraiment mes atouts principaux. J’aurais pu être dans les « Atouts », mais il parait que je suis arrogante. Pas du tout, je corrige l’ignorance dont font preuve ces humains, c’est tout.
Malgré cela, des choses simples et quotidiennes comme faire ses lacets ou encore peler une pomme sont un véritable calvaire pour moi. Je sais comment on fait, mais c’est tellement compliqué, que j’ai des ballerines et que je mange des pommes sans les peler. Tous les jours, j’essaie de faire des efforts, mais ce n’est pas simple…
Par contre, s’il y a bien quelque chose dont je suis totalement hermétique, ce sont les soirées avec musique électro à fond et plein de monde. On aura compris pourquoi je pense…
Si vous pensez qu’elle ne peut pas se faire des amis, détrompez-vous : elle peut être vraiment très agréable et fidèle si vous partagez son intérêt pour sa Passion et que vous vous montrez ouvert(e) à ses opinions.

Description physique :
« Cheveux bruns, tirant sur le roux, yeux marron. » Voilà comment se décrirait Mia. Une fille ordinaire quoi. A part son regard impassible et son visage impossible à dérider avec un jeu de mots, rien ne pourrait faire voir aux gens extérieurs à son monde son syndrome. En effet, son visage aux traits fins, composé de deux grands globes oculaires de couleur marron au-dessus d’un nez droit et d’une bouche rosée, terminant par un petit menton, se trouve, comme la plupart des personnes de son espèce valides, par-dessus un cou d’un diamètre ordinaire. L’ensemble se pose sur un buste bien taillé, c’est-à-dire d’une poitrine ni imposante ni inexistante (ouais, c’est hyper précis), d’un ventre plat, le tout relié au bassin par des hanches plutôt bien marquées, ce qui est assez galère pour trouver des pantalons à sa taille. Ses jambes sont normales, et se finissent par des pieds blancs, la couleur générale de son corps. Oui, elle est assez pâle, pour la simple et bonne raison qu’elle n’aime pas énormément le soleil (Non, rangez vos gousses d’ail et vos pieux) et ne sort pas souvent.
Et ses vêtements me diriez-vous ? Simples et confortables. Généralement, le haut de son corps est couvert par des chemises, des pulls ou des tuniques. Elle ne craint pas vraiment la chaleur, alors vous ne la verrez pas souvent en t-shirt. Comme je l’ai dit précédemment, elle possède des hanches bien marquées et donc pour trouver des pantalons bien taillés, c’est pas facile. Alors le plus souvent, elle préfère prendre ses jeans une taille au-dessus et serrer la taille grâce à une ceinture. Des jupes, elle n’en met qu’aux grandes occasions (autant dire jamais quoi) et ne revêt des robes que pour des concerts. Au niveau des pieds, elle prend toujours ses ballerines, ou des bottes en hiver mais surtout sans lacets (comme je l’ai dit dans le caractère, elle a du mal).
Son histoire :
Mia est née à Leicester, au sud de l’Angleterre, un 22 janvier venteux. Son père, riche aristocrate anglais, habite un manoir victorien avec Alice, sa femme. La petite fille eut une enfance des plus normales, mais son père la regardait bizarrement. Au fond de lui, il sentait que sa fille était atteinte de la même maladie que sa mère. Il voyait bien son regard perdu, l’indifférence qu’elle portait au monde extérieur, c’est-à-dire à tous ceux qui n’étaient pas dans son monde à ELLE. Son monde de sons. Son monde musical. Car oui, très tôt, Mia se découvrit une passion dévorante pour la musique, son père jouant du violoncelle. Tout d’un coup et pour la première fois depuis la naissance de Mia, l’aristocrate distingua une lueur de vie dans les pupilles de la brune à chaque frottement de corde. Il investit donc dans un petit violoncelle d’apprentissage, car la petite n’avait que 3 ans, donc un 4/4, autrement dit le violoncelle traditionnel, c’était un peu énorme par rapport à elle, toute fragile, limite rachitique d’ailleurs parce qu’elle ne voyait pas l’intérêt de manger, et se contenait de boire juste ce qu’il faut pour pouvoir tenir debout (après un séjour à l’hôpital, rassurez-vous, elle a compris à quoi servait la nourriture).
Très vite, cet instrument a pris le contrôle total de sa vie. Elle n’allait à l’école que parce que c’était obligatoire (de toute façon, elle n’écoutait pas, elle composait) et sprintait afin de retrouver son chéri. Elle lui avait même donné un nom : son mini-violoncelle s’appelait Sebby (parce qu’elle projetait d’appeler Sébastian son futur grand violoncelle). Pourquoi ? Aucune idée. En même temps, il ne faut pas chercher, avec elle. On ne peut pas avoir d’explication logique à son comportement. C’est exactement ce que disaient les professeurs et même la psychologue scolaire à l’époque. Celle-ci est d’ailleurs celle qui confirma les doutes du père et diagnostiqua le syndrome d’Asperger. En quelques jours à peine, tous ses camarades furent au courant. Enfin, ils savaient juste qu’elle était « autiste » et que pour eux, autisme = débilité profonde, malgré la grande culture de la fillette. Alors c’est assez rapidement que la pauvre Mia fut rejetée par tous les humains présents dans son école. Tant pis, elle ne les aimait pas de toute façon. Et puis, ce n’était que des humains, il ne faut pas leur en vouloir, c’est dans leur nature d’être ignorants.
C’est donc jusqu’à l’âge de 11 ans qu’elle supporta tout cela, autrement dit, jusqu’à son entrée au collège. Son dossier scolaire était dans la pile des malades, entre les asthmatiques et les sensibles des genoux. Enfin, avec une petite marque en plus : « agressivité ». Pff, tu parles, tout ça pour une petite pique au critérium. Et puis elle n’avait qu’à pas me contredire et critiquer mon Wolfgang d’abord. J’ai défendu l’honneur de Mozart (rien que ça). Bref, 3 ans plus tard, elle avait déjà une belle réputation d’associable intello-autiste (et j’en passe), avant que ses parents furent convoqués dans le bureau de Môsieur le Directeur d’Etablissement. La raison ? La découverte de sa symphonie, tout simplement. Elle y avait passé plus de deux ans, après trois-quatre requiems (elle avait retrouvé le moral, c’est déjà pas si mal !). Deux ans de travail acharné, de cours tellement intéressants qu’elle était la première de la classe tout en composant cette œuvre, qui était en train de se faire réduire à néant par une maudite machine à détruire les documents. Sous les yeux ébahis des adultes (enfin surtout des hommes présents, car pour sa mère c’était légitime), l’adolescente piqua une crise de colère comme jamais dans sa vie entière et tenta d’attenter à la vie du directeur avec la première chose qui lui passa par la main (qui se révélait être une lampe) et échoua grâce l’intervention du CPE, alerté par le brouhaha (oui, trois personnes pour la calmer, faut pas la mettre en rogne la bête !).
Après ce malencontreux accident qui coûta un paquet de glaçons au Chef d’Etablissement (elle l’avait peut-être pas tué, mais une lampe, ça fait mal, et dans son cas ça fait surtout une bosse.), ses parents décidèrent d’un commun accord de l’envoyer en pensionnat, mais pas n’importe lequel. Ils avaient reçu un tract publicitaire de la part de l’homme qu’elle avait cogné qui présentait une école, le pensionnat Monty, en Irlande. Même pas besoin d’apprendre une autre langue, si ce n’est pas top ça. La décision avait été prise d’un commun accord, et elle fut envoyée dans ce bâtiment encore plus grand que son manoir. Elle n’avait emmené que dont elle avait besoin, ce qui représentait une valise et Sebastian, son fameux violoncelle qu’elle avait obtenu avec beaucoup d’insistance auprès de son père (qui a vite constaté le talent de sa fille qui l’avait dépassé dans ce domaine donc avait cédé). Rapidement installée, elle fit le tour de l’école afin de mémoriser le plan et de ne pas se perdre (oui, elle n’a pas vraiment le sens de l’orientation). Elle apprécia la façon de penser ici, cette liberté qui lui manquait tant parmi les humains. Pour la 3ème fois de sa vie (les 2 précédentes étaient pour ses instruments), elle sourit. Un large sourire, qui laissait entrevoir ses dents. Bon, la cacophonie qui suivit cassa tout de suite ce sourire, mais malgré tout, elle sentait qu’elle pouvait être heureuse ici. Et elle ne s’était pas trompée, car ce jour-là était il y a maintenant 3 ans.