Les parents de Lou avaient tenu à l’accompagner jusqu’au pensionnat. C’était normal puisque même si la jeune fille ne s’y était pas opposée, elle n’était pas pour autant heureuse d’y aller. Qui le serait ? Ses parents avaient fini par avoir peur, pas d’elle mais pour sa santé. Et ils ne tenaient pas à lui laisser faire le chemin seule pour deux raisons : qu’elle n’ait pas l’occasion de « sécher » son arrivée et ensuite parce qu’envoyer quelqu’un dans un lieu comme ça, lui faire aller de son plein gré (non forcé physiquement), ils trouvaient ça dur. Et Lou leur en était reconnaissant car elle serait surement partie. Elle ne se considérait pas comme atteinte d’une maladie. Elle ne resterait surement pas calmement dans son coin, sans jamais s’opposer à ce système. Elle était oppressée de tous les cotés à cause du don qu’elle était sûre d’avoir mais aussi de ses attirances et de son apparence. Elle avait tout de même réussit à emmener Tyson, son chat, avec elle. Lou ne décrocha pas un mot de tout le voyage. Ses parents finirent par garer la voiture, Lou sortie sans un mot, comme une coquille vide. Son père lui donna sa valise. Sa mère lui fit un tendre bisou sur le front pour lui dire au revoir et prononça des mots que l’androgyne n’entendit pas. Sans se retourner, elle entra dans ce lieu où elle restera sans doute plusieurs années. Ses parents finirent par partir. Le tomboy trouva un plan et se dirigea vers le bâtiment « F » du dortoir des filles. Elle détacha Tyson qui était jusque là tenu en laisse comme l’aurait été un chien. Le chat marcha à coté de Lou, content d’être plus libre de ses mouvements. Lorsqu’elle arriva aux dortoirs, elle posa ses affaires sur un lit qui semblait inoccupé. C’est alors qu’elle sentit une personne arriver.