Quelqu'un, vite ! [PV Lily R.]

Ce qu'il y a de nul avec l'hiver, c'est que la tombée de la nuit est beaucoup plus rapide qu'en été. Et accessoirement, il fait beaucoup plus froid. De ce fait, les surveillants et tout le tralala de gens censés s'occuper de nous ont pris la salle habitude de nous faire rentrer dans nos dortoirs plutôt et d'être plus sévère concernant certaines tenues légères des pensionnaires. Donc, si je me faisais choper en short et débardeur après la tombée de la nuit, je me faisais remonter les bretelles. Et j'avais même le droit à un rendez vous d'office chez le psy. Sois disant cela pourrait avoir un lien avec ma maladie. Il n'y a que moi qui trouve cela insensé ou je pourrais avoir du soutien quelque part ? Moi je te soutiens ! … Comme tu es adorable Tori ! N'empêche que tu pourrais t'habiller plus chaudement. … Voilà une preuve que ma « maladie » n'a aucun lien avec ma tendance à être habillé léger. Même ma voix serait presque à me faire la moral sur ça. Non mais je vous jure, dans quel monde vivons nous !

Bref. Il était samedi matin et j'avais décidé de prendre une douche en avance. Comprenez moi, cela faisait plusieurs jours que je me tapais de l'eau totalement glaciale parce que j'attendais le dernier moment pour y aller. Et je vous assure que prendre une douche froide en hiver, ça à tendance à vous foutre assez mal. Mais alors plusieurs fois d'affilé … J'en tremblai d'avance. Donc c'est pour que, seize trente tapantes, j'avais décidé de prendre un bon bain chaud. Enfin une douche. Les bains, c'est pas vraiment mon délire. C'est fou le bien que cela procurait de sentir de l'eau bouillante s'écouler sur votre peau meurtrie par le froid. Allez savoir pourquoi, je restai près d'une heure là dessous sans me poser de question. Un peu comme une vengeance envers celles qui prennent toute l'eau. … J'aurais pas dit ça comme ça, mais au fond, c'était pas une mauvaise excuse !

Enfilant un jogging, un débardeur, et un sweat, je me retrouvai face à la glace. Mes cheveux auraient pu faire de la concurrence à n'importe quelle femme des années soixante dix tellement ils étaient bouffants. M'armant de ma brosse, je pris un temps fou pour démêler cette tignasse brune. Évidement encourager par Tori qui ne devait pas vraiment avoir ce genre de problème. Dans le genre « Je suis une voix qui n'existe pas créée par ton imagination » effectivement, niveau nœuds et compagnie … Ça devait lui passer au dessus de la tête, si je puis dire. Passons. Après une dizaine de minute d'acharnement, je remarquai que … la lumière venait de s'éteindre. Supeeer. Bon, ça va que je venais de finir mon combat mais bon. Récupérant mes affaires à tâtons, je sortis des douches pour reprendre mon chemin vers ma chambre. Peut être pourrais-je regarder un film tranquillement comme ça.

Sauf qu'à mi chemin, je rentrai dans quelqu'un. Enfin, juste avant, j'avais entendu une espèce de hurlement qui se répétait. Mais j'avais pas vraiment fait le rapprochement sur le coup. Passons. J'espérai sincèrement que ce fut une fille, parce que les endroits sombres ont tendances à animer quelques hormones du viol chez les garçons. T'exagères Lily ... Oh à peine. Non mais je veux dire, les filles c'est pas mieux par moment ! … Oh super, merci pour ce grand moment Tori. Bref, essayant de discerner une silhouette, mes yeux s'étant habituer quelque peu à l'obscurité, je tendis une main vers le corps qui semblait être tomber lors du choc. A croire que la coupure de courant me rendait sociable, je m'exprimai, plutôt hésitante :


C'est choquant de te voir parler gentiment à quelqu'un ! Surtout un inconnu ! Ca deviendrait presque une habitude, c'est mignon. Euh Tori, … Ta gueule pour voir ?

Ma peur s'était un peu, vraiment très peu, atténuée lors de l'arrivée d'une personne, une fille probablement, vu sa voix. Je n'avais pas cherché à savoir qui s'était, mais je m'étais jetée sur elle, pleurant de tout mon corps froid, tremblant, et tétanisée par la peur de la solitude et du noir. Comme je fermais les yeux, je ne voyais pas qu'il faisait noir tout autour de moi, ce qui m'avait encore un peu apaisée. Je ne hurlais plus, comme si la seule présence de cette fille inconnue avait fait passé ma peur. J'avais frotté mes yeux rouges de larmes, et rouvert les yeux. Il faisait encore noir, et l'angoisse revenait. J'essayais à nouveau de me contenir, pour ne pas faire fuir la fille dont j'ignorais le nom et le visage, pour ne pas me retrouver à nouveau seule avec moi même... Et ces bestioles qui me suivaient. Je fermais les yeux à nouveau, pour ne pas voir, m'agrippant au bras de la fille à côté de moi.

- Je ne peux pas ouvrir les yeux.. Guide moi vers la lumière, s'il te plait...

Elle devait sûrement sentir ma main tremblante, et l'aura d'angoisse qui émanait de moi, prouvant à quel point j'étais effrayée.

Enfin, j'avais pu me rassurer en me disant que j'avais eu de la chance de tomber sur quelqu'un qui, j'espérais, était quelqu'un de raisonnable, et qui m'aiderait à me tirer de cette tyrannie.

____
Hrp : Désolée pour le manque d'inspi ;_;