Première pioche, bonne pioche ? [PV Minalie]

Il y a des jours avec, et des jours sans... Aujourd'hui étais définitivement, totalement et parfaitement un jour sans... Assis sur un banc du par de Monty, je ressassais les évènements de ma triste matinée...

Premièrement, il y avait eut... Le réveil. La machine n'avait pas sonné à l'heure convenue, mais une heure à l'avance. Je me réveillai alors en catastrophe, ne prenant pas vraiment conscience de la situation. Ce ne fut que lorsque, habillé, marchant dans les couloirs avec un sac à moitié fermé, je me rendis compte que l'établissement était désert. Je tournai un moment, puis, remarquant l'horloge de l'accueil, la vérité me sauta aux yeux. Restant un moment sans bouger, abasourdi, totalement vidé, je sursautai en entendant du bruit, puis, je vis une faible lueur balayer le sol, suivie de près par des bruits de pas étouffés. "Un gardien!". Expliquer la raison de ma présence dans les couloirs à une heure si matinale aurait été si simple, mais la panique me prit, et mes jambes agirent seules. Je parti donc en courant, suivant les couloirs au gré du hasard, avec le fol espoir d'échapper aux questions embarrassantes.
Cette course me mena au réfectoire, encore vide... Du moins le pensais-je, lorsqu'une cantinière m'agrippa le bras. Un gémissement de surprise m'échappa, tandis qu'une force m'attirait vers l'arrière. Mes yeux rencontrèrent alors ceux de la cuisinière qui paraissait, soit dit en passant, de très mauvais poils. Avec un hoquet, j'articulais difficilement des excuses, et des comme quoi, je voulais pas aller là, mais dans ma chambre. La femme, ou plutôt le titan qui me faisait face, me fixa avec une mine sceptique, puis, me relâcha avec un reniflement de dédain en, marmonnant "Que je ne t'y reprenne plus". Je hochai doucement la tête, la terreur passée, mais elle ne le vit certainement pas, car déjà, elle retournait en cuisine.
La sonnerie retentit alors, et je me précipitai à nouveau pour le début des cours... Manque de chance, la poisse qui semblait m'accompagner depuis mon réveil, me fit arriver en retard à mon premier cours. Le professeur de mathématique, austère à souhait et draconien sur la ponctualité, ne m'accepta pas en cours pour m'envoyer au bureau du proviseur.
En ma qualité d'atout, je ne reçus qu'un léger sermon, mais mon moral en était grandement atteint. Ma matinée se poursuivit lentement, et l'impression de toujours faire quelque chose de travers me poursuivait. Puis, l'heure de sortie sonna, et la majorité des élèves s'enfuirent avant que l'adulte en charge de la classe à ce moment ne put prononcer un mot. Pour ma part, je trainais, le moral au fond des chaussettes.

Et me voilà, toujours assis sur ce banc, soupirant comme un condamné, la veille de son exécution. Je pensais que mes malheurs étaient terminés, mais la cantinière de ce matin, celle là même qui m'avait laissé partir, semblait regretter son geste, et, me remarquant ne faisant rien, elle me saisit le bras une nouvelle fois. Aucun son ne sortit de ma bouche cette fois, mais l'expression surprise était bien là. Elle m'approcha de son visage crispé et me jeta à la figure un "Tu vas nettoyer le réfectoire!"... Hein? Elle ne me laissa pas le temps de protester et me tira avec elle vers la cantine.
Le mastodonte arriva devant les grands battants de portes, les poussa comme si de rien était et me jeta à l'intérieur de la salle vide. "Et plus vite que ça!" Me lança-t'elle avant de disparaître, certainement pour prendre sa pause.
Je soupirai, l'air abattu, pour me tourner vers le balai et le seau gentiment laissés à mon attention, mais un autre détail attira alors mon attention. Il y avait une fille. Un fille en robe rouge, blonde comme les blés, aux yeux azurs. Elle semblait ne pas comprendre ma présence ici, comme je ne comprenais pas la sienne. Puis, m'approchant d'elle, quelque peu hésitant, je déclarai.

- Euhm... Le réfectoire n'ouvre pas avant midi et quart... Enfin, pas avant une demie heure là...

Quelle éloquence... Mais de ma part, c'était normal, aussi je me tûs, baissant la tête pour fixer mes chaussures. Que pouvais-je bien dire d'autre?

C'était un garçon, très mignon d'ailleurs. Je n'avais que fixé son visage et son corps, sans vraiment écouter ce qu'il avait à me dire. Des tonnes d'idées m'avaient traversé l'esprit. Mes yeux se plissèrent légèrement, et un petit sourire en coin s'était formé, seulement l'espace d'une seconde. Mon plan était dors et déjà mis au point. Oui, j'allais me faire passer pour une pauvre petit malheureuse seule et sans défense. De toutes façons, j'avais besoin de compagnie, je savais très bien comment j'étais lorsque je me sentais reniée des gens. Je m'étais rapidement avancée vers lui, le serrant fort contre moi, prenant un air triste et désorienté.

- Enfin quelqu'un, je pensais être toute seule ici... Quel soulagement...

Il était surement plus jeune que moi, mais qu'importait. Le prendre dans mes bras était quelque chose de très agréable, il était doux et chaud. C'était surement un coup de chance, ma superbe chance habituelle, où même comme qui dirait la chance du débutant, là c'était la chance de la nouvelle arrivée dans cet endroit pour fous. Je savais que mon désir envers les autres étaient tellement poussé qu'il en était devenu une maladie, mais je m'en foutais, ça n'avait pas vraiment gâché ma vie, et puis, je savais tellement bien jouer avec moi même que je pouvais faire tout ce qu'il me semblait.

Je serrais un peu plus fort le jeune garçon aux cheveux doux et bruns contre moi. Il sentait plutôt bon. Mes cheveux dorés tombaient un peu sur ses épaules, et je lui murmurais à l'oreille, d'une petite voix douce et faible.

- Heureusement que tu es là, je pensais être perdue. De plus j'ai faim, il n'y à rien à manger ? J'ai rien avalé depuis hier soir...

Je m'aimais tellement dans ces cas là, je sais que si je me voyais, je fondrais d'amour et de compassion. Je suis tellement belle.

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Hrp : Désolée pour la modestie de mon personnage. XD