Les chupa chups sont des démons... [Libre]

[Hrp : Rahlol, ça m'est arrivé ça... A la fin, j'ai pété le baton de ma sucette, mais elle s'est pas ouverte .__.]




La salle me semble sombre, pourtant, la fenêtre derrière le psy à lunette est grande ouverte, et me laisse entrevoir ce qui pourrait être la liberté. La cours du pensionnat Monty est immense et peut paraître accueillante, néanmoins, les hauts murs que je peux entrevoir ne me font pas bonne impression. L'homme devant moi s'entête à me parler de ma maladie, que je peux guérir ou des trucs du genre... J'ai toujours eu du mal à écouter les gens, alors, pourquoi je les écouterai alors que je ne suis pas d'accord avec ce qu'il m'ont déjà dit...

- Dis moi Matthias... Tu aimerais revoir tes parents? Est ce qu'ils te manquent?

"De quoi il parle ce débile?"

- Tu sais, si tu es là, c'est pour ton bien...

"Il l'a pas déjà dit ça?"

- Tu peux te confier ouvertement à moi... Tu sais Matthias, tu manques à tes parents...

Le déclic est immédiat. Si quelques instants plus tôt je fixais d'un oeil morne le paysage derrière mon presque interlocuteur, je le fixe maintenant avec aggressivité. Je n'ai pas besoin d'expliquer ou d'argumenter ce changement. Il soupire, enlève ses lunettes et masse son visage. Il semble fatigué, j'aurais presque eut des remords, si la situation n'avait pas était la même, mais elle est ce qu'elle est, et je ne le laisserait pas me lobotomiser sous prétexte que je suis malade... Je n'ai jamais blessé personne que je sache! Il n'a donc aucune raison de me retenir prisonnier comme il le fait!
Un nouveau soupir s'élève dans la salle, il reprend d'un ton bas et las, tandis que moi, je reprend l'observation du paysage derrière lui.

- Ecoute Matthias... Cela fait presque trois heures que nous sommes là, et tu n'as pas dit un mot...

"Allons bon, tu veux peut être que j'éclate en sanglot en te disant ce que tu veux entendre? Jamais!"

- Je te laisse partir...

Il attire mon attention, et mes yeux se fixent sur lui. Ses lunettes ont repris leur place sur son nez, son menton s'appuie sur ses mains jointes, et ses yeux fixent les miens, comme s'il essayait de me convaincre de ses bonnes intentions... Je m'apprêtes à me lever, mais il ajoute rapidement

- A une condition...

A moitié debout, je me laisse tomber lourdement, je m'avachirais presque, mais il me semble que ma délivrance est proche, aussi, je prend mon mal en patience et m'approche du bureau.

- Que je prenne mes médocs... Non?

Il laisse échapper un rire nerveux, se redresse et fourre une main dans sa poche. Elle en ressort bientôt, tenant une boîte blanche qui me fait grimacer. Je sens que je n'y couperais pas cette fois. J'ai le choix entre mon "remède" et la liberté, ou la rebellion et l'enfermement à perpétuité... Je décide rapidement et hoche la tête pour signifier mon accord à l'adulte. Je tends la main, prêt à recevoir les cachets, mais le psy est plus rapide. Il ouvre prestement la boîte immaculée et en ressort deux cachets, puis, il me tend un verre d'eau.

- Et devant moi, tu veux?

Que ferait-il si je répondais "non, je veux pas?"... Il continuerait certainement à me parler... Mais ça, je veux pas non plus, alors, je m'exécute de mauvaise grâce. Les cachets passent plus difficilement que prévu, mais l'eau les fait tout de même glisser, je pourrais presque sentir leur trajectoire, mais pour le moment, une chose plus importante me préoccupe.

- C'est bon? Je peux partir maintenant?

Il hoche la tête, et tandis que je me lève et me dirige vers la sortie, je l'entends une nouvelle fois soupirer. La porte se referme sur un homme assis, la tête entre les mains.

Les minutes défilent rapidement, tandis qu'assis sur un carré d'herbes, je regarde défiler les nuages... Je me sens étrangement calme... L'effet des médicaments surement... Il m'a peut être refilé du somnifère après tout? Mais plus que du sommeil, je ressens une faim qui me tenaille l'estomac depuis un bon moment, soit, deux minutes environ. Ma mission maintenant? Trouver la cantine et les cuisines... Plus les cuisines d'ailleurs, parce que la cantoche doit être fermée à cette heure... Heureusement, j'avais déjà fait un repérage le jour de mon arrivée... Enfin, le lendemain plutôt, mais bon, le principal était de savoir l'emplacement de la nourriture, et je le connaissais, donc, pas de problèmes!
Mes pas me menèrent donc rapidement à l'endroit désiré, mais une voix me surpris, tandis que je pensais être le seul à chercher du ravitaillement à cette heure.

- Maiiiiiiiiiiiiiiiiis !! J’en ai maaaaaarre !! ELLES VEULENT PAS S’OUVRIIIIIIIIR !! MAIS POURQUOIIIIIIIIIIIIII ?!!

J'avançais prudemment, puis, m'arrêtai en apercevant une jeune fille hurlant au désespoir, ce ne fut que lorsque je fixais le sol que l'illumination divine me parvint. Alors, m'approchant un peu, je m'accroupis pour saisir une sucette, puis, l'ouvrant avec adresse, je la tendis à ce qui semblait être une prisonnière de Monty. Il fallait dire que j'avais derrière moi de looongues années de pratique...

La jeune fille devant moi me fixais d'un air surpris. Avais-je accomplit un exploit? Il semblait que oui. Son visage encore rouge de sa colère passé était à present tourné vers moi, et les larmes qui, quelques minutes plus tôt ruisselaient abondamment sur ses joues, commençaient peu à peu à se sécher. Faisant la moue, elle s'emparant vivement de la sucette pour l'enfourner sans plus de cérémonie. A la guerre comme à la guerre, pas de pitié pour les Chupa Chups rebelles!
La jeune rousse aux grands yeux bleus me jeta un bref regard, avant de se laisser glisser sur le carrelage froid de la cuisine. Elle s'installe le plus confortablement qu'elle le pouvait pour commencer à profiter de sa sucette durement acquise.
Malgré que sa teinte retournait vers le rosé de la chaire humaine, sa mine resta renfrognée lorsqu'elle me regarda une nouvelle fois, les sourcils froncés, comme une enfant après un gros chagrin. Elle têta encore un peu sa sucette avant de l'arracher à regret de sa bouche. Elle finit par déclarer doucement.

- Moi j'y arrive pas.

Puis, elle balaya la salle du regard, comme un général pourrait regarder les rescapés d'un champ de bataille. Elle jeta son dévolu sur une survivante au gout coca, et, me souriant comme si tout le bonheur du monde lui était tombé dessus, me la tendit. Je fixais la sucrerie d'un air sceptique, comme si, à tout instant, elle pouvait me sauter dessus et hurler au meurtre de sa camarade, mais rien ne se passa. Alors, interrogeant la jeune du regard, je finis par m'emparer de la friandise sans attendre une quelconque explication. Je l'ouvris comme la précédente, mais cette fois, c'était dans ma bouche à moi qu'elle allait finir. Je savourait un instant le gout acidulé de cette sucette, puis, faisant référence à la première déclaration de ma camarade d'infortune, j'articulai.

- Moi aussi, j'avais du mal au début...

Je me mit à fixer le plafond d'un air morne, puis, j'attrapais quelques sucettes, faisant attention de ne pas prendre les mêmes.

- Je propose qu'on se les emporte chez nous...

Une phrase simple pour un plan tout à fait primitif. Voler les sucettes pour faire enrager les surveillants, et pouvoir les déguster sous leur barbe. Je trouvais cette idée géniale... Puis, un détail me chiffonna, un détail qui n'avait rien à voir avec ma sublime intelligence, il fallait l'admettre.

- Au fait, qui t'es?

Je recommençait à têter ma chupa chups un instant, et finit par déclarer.

- Moi, je suis Matthias, un échec selon les profs.

Je souris un instant et décidai de laisser la parole à ma désormais camarade.

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[Hrp : MWAHAHAHA, tu voulais que Matthy te donne la sucette, non? 8D Bon, j'ai l'air conne, aussi, je vais acheter le pain... A pluuus]

Attendant une réponse, je recomptais une à une les friandises sur lesquelles j'avais jeté mon dévolu, sans me rendre compte que l'expression de ma camarade changeait petit à petit. Le silence dura un court instant, et espérant toujours une quelconque réponse, je me tournai à nouveau vers la petite rousse qui.... Re-commençait à pleurer... Des larmes de crocodiles coulaient sur ses joues rosées,mais se qui capta le plus mon attention furent ses yeux. D'abord calme,la jeune fille me lançait à présent des éclairs à l'aide de ses pupilles. Elle se releva brusquement, et, sans vraiment en connaître la raison, je compris qu'elle était furieuse. Je me levais à mon tour, plus nonchalamment, elle était petite, c'était indéniable, mais elle avait du caractère, car, s'approchant d'un pas vif, elle commença à marteler sans pitié mes épaules.

- Mais pourquoi t’as mangé ma sucette ?!! Elle était pour moi ! T’ES VIRE ! Pars loin ! J’exige l’exile ! Soit bannis à jamais de cette terre !

Hurla-t'elle alors qu'elle sanglotait toujours. Ses bras faisaient de grands gestes pour ébranler ma position. Vu le discours qu'elle m'avait tenu, peut être se prenait elle pour un genre de souverain... Et moi pour un simple vassal... Qui sait, l'esprit des filles est impénétrable... Bref, le fait était qu'elle était en train de s'exciter à essayer de me frapper parce que j'avais "osé" manger la sucette qui lui était, soi disant, destinée... C'était stupide... Personne de normalement constitué ne peut mettre deux chupa chups en même temps dans sa bouche sans baver comme une limace, ceci est bien connu!
Soudain, je sentit un petit poids appuyer contre mon torse. J'en devinai facilement l'origine,la mangeuse de sucettes aux gouts mélangés essayait, en vain, de m'éjecter des cuisines. Bien entendu, cela ne me fit rien, je la laissait donc toute à sa rage, en me délectant de ma friandise... D'autant plus que maintenant, je savais qu'elle était l'objet de convoitise de quelqu'un d'autre! Ahhh, qu'il était bon d'être grand!

- Alors toi j’te jure. Qu’on s’rait pas ce pensionnat pourrit, que je t’aurais déjà cramé le crane au feu de bois…

Je ne pus réprimer un léger rire. Elle espérait vraiment me faire peur? Si c'était le cas, c'était raté. Soudain, elle sembla relâcher tous ses efforts, et je la vis se laisser tomber. Elle continuait à sangloter doucement, puis, levant les yeux vers moi d'un air malheureux, elle déclara, dépitée :

- T’avais pas le droit…

J'aurais put avoir de la peine pour elle, c'est vrai, mais ce ne fut pas le cas. Me faire une crise de ce genre pour une simple sucette... Elle méritait bien sa place à Monty, elle. Et tandis que je la toisais de toute ma grandeur, j'essayais d'imaginer un moyen de la faire rager encore plus. C'était méchant, je l'avoue, mais vous savez, quand vous sentez que quelqu'un bouillonne intérieurement à cause de vous, alors qu'à l'origine, vous n'aviez même pas cherché à l'énerver, vous ressentez comme un malin plaisir à tester ses limites. Aussi, je la fixais d'un air narquois, lui faisant bien remarquer que j'appréciais énormément cette sucette au gout vanille qu'elle n'avait pas, et qu'elle n'aurait certainement pas sans une aide extérieure.

- C'est vraiment pas sympas ce que tu viens de faire...

Déclarais-je l'air de rien, en levant les yeux au ciel. J'enlevai alors la friandise de ma bouche et l'agitai doucement de droite à gauche, faisant en sorte qu'elle capte bien le regard ma victime.

-Si tu voulais une sucette, fallait me le demander...

Puis, pensant à un stratagème pour la faire sortir une nouvelle fois de ses gonds, je m'accroupis et attrapai une chupa chups, pour l'ouvrir à son tour. Une fois ceci fait, je tendis à ma victime la friandise dénudée, comme si je voulais lui donner, mais mon dessein était tout autre, si elle essayait de l'attraper, je retirerai aussi vite ma main... Ouuh, je suis méchant, et j'aime ça... Malgré moi, un sourire malsain s'afficha sur mon visage...


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[hrp: Ne me frappe pas ;__;]